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Montaine Vanier - Chasseresse sans fusil

Après la Pub, la chasse

Sachant que j’ai commencé ma vie professionnelle dans la publicité, vous vous vous demanderez peut-être pourquoi j’ai quitté mon job pour me lancer dans la création d'une société de chasse !

C'est certainement le parcours de ma jeune vie, assez atypique et décousu, qui a inspiré cette reconversion ! Bien que je sois née à Paris, j’ai vécu mes premiers mois et fais mes premiers pas en Sologne. Mes parents préparaient notre future aventure. Pas dégonflés, ils m’ont embarqué à 20 mois au cœur des Montagnes Rocheuses canadiennes. (l’enfant des neiges) Nous y avons vécu un an tous les trois en pleine nature, commençant notre périple par un voyage avec des chevaux, construisant une cabane en bois rond pour y attendre l’hiver pour ensuite suivre en traineaux à chiens les fleuves et les rivières gelés jusqu’à Dawson city, dans le Yukon, non loin de la frontière avec l’Alaska.

Une année pendant laquelle, seule avec mes parents et Otchum, mon compagnon à quatre pattes préféré et tous les autres animaux de la forêt, j'ai oublié ce qu’était une voiture ou une télévision, ignorant l’existence de l’électricité ou de l’eau courante et ne soupçonnant pas que d’autres enfants puissent vivre eux aussi à quelques centaines de kilomètres à vol d’oiseau...

Malgré les nombreuses expéditions à suivre de notre infatigable père et nos nombreux allers-retours pour le rejoindre en Yakoutie, dans la baie d’Hudson, ou pour l’accueillir à son arrivée après une énième traversée de la Sibérie ou du Canada, j’ai quand même réussi à mener une vie d'adolescente somme toute classique, voire un peu rebelle puisque j’ai, un moment, fui la Sologne pour pouvoir voir mes amis, sortir, faire les magasins, boire des cafés, aller en boite...

Preuve en est, après un long séjour new-yorkais pour apprendre le métier et faire des stages, J’ai débuté ma vie professionnelle comme commerciale dans la publicité à Paris !  

A 27 ans, 2 mois confinés dans la ferme familiale en Sologne

Puis le covid est passé par là et avec lui le premier confinement. Nous nous sommes alors tous retrouvés en Sologne dans la ferme familiale. Et finalement, nous n’en sommes jamais vraiment repartis, toujours plus conscients de l’immense chance que nous avions d’avoir cet endroit magique où nous réunir.

Moi qui adolescente avait un peu délaissé la Sologne, j’ai retrouvé plaisir à vivre au milieu des bois, peut-être avais-je été surdosée petite et que j’avais eu besoin de mener une existence totalement différente. Toujours est-il que j’ai retrouvé là ma vraie nature... Ne dit-on pas chassez le naturel, il revient au galop !

Après une journée en télétravail, j’ai adoré passer des soirées au mirador pour observer les animaux, profiter des pauses déjeuner au bord de l’étang pour faire un coup de pêche et arpenter les bois le weekend pour chercher des girolles ou les premiers cèpes qui, à table accompagnent si bien les pigeons rôtis ou les filets de biche de la saison précédente.

“ j’estime, sans pour autant tuer, être une chasseresse “

La chasse, nous la connaissons depuis toujours. Nous avons grandi dans une famille qui la pratique et qui, depuis que nous sommes en âge de nous y intéresser et d’en comprendre la finalité nous a inculqué le respect des animaux et de la nature.  

Si je ne ressens pas moi-même l’envie de porter une arme, j’aime participer aux chasses. Pour le rabat, car j’apprécie de regarder le travail des chiens, apprendre à observer, mais aussi suivre mon frère à l’approche, prête à dégainer mon appareil photo, ou encore admirer le travail du chien lors d’une recherche au sang... Et cerise sur le gâteau, pour moi chasser c’est aussi la promesse de se régaler d’une gigue de chevreuil, d’un canard rôti ou d'un civet de sanglier... (nos recettes)

La chasse, à mon sens, ne se limite pas au tir d’un animal puisque moi-même, j’estime, sans pour autant tuer, être une chasseresse. J'entends par là que c’est l’émotion de la chasse qui me fait courir derrière un animal, le plaisir d’écouter la nature, de comprendre comment les animaux interagissent avec leur environnement pour apprendre à anticiper leur comportement, deviner leurs réactions, et c’est aussi la joie de partager, autour d’une passion commune des moments privilégiés avec ses proches.

Troquer l’open-space pour le mirador

Tout ça pour dire qu’il m’est devenu de plus en plus difficile de vivre privée de nature après ces semaines de confinement en Sologne. Le pli était pris et lorsque les restrictions de déplacement ont été levées ; je me suis rendu compte que je n’avais aucune envie de retourner à ma vie d’avant et de retrouver l’open-space... J’ai beaucoup appris (et réfléchi !) durant cette période et après de nombreuses discussions avec Loup sur la chasse et son environnement, sur l’accès aux territoires, sur l’image de la chasse et sa mauvaise presse, les idées fausses qui circulent... Nous avons eu l’idée et surtout l’envie de créer Tuchassou.

L’idée donc, au départ, était de permettre l’accès à la nature. Puis nous avons décidé de nous concentrer sur l’accès aux territoires pour la pratique de la chasse. Mais la pratique d’une chasse raisonnée, sur des territoires ouverts où les animaux sauvages se déplacent librement. Nous ne voulions pas cautionner les dérives liées à notre passion, alors nous avons décidé de défendre et de mettre en avant la chasse telle que nous l’aimons et la pratiquons : une chasse responsable, respectueuse, assumant sa part dans la bonne gestion des territoires et de la biodiversité dans son ensemble.

À 30 ans, en tant que jeune femme évoluant dans un milieu traditionnellement masculin, voire perçu comme macho, j’ai justement envie de dépoussiérer un peu tout ça... Je veux aujourd’hui défendre une chasse naturelle en permettant à ceux qui la pratiquent (avec ou sans arme) de pouvoir se rendre dans différents territoires de France, de découvrir de nouvelles destinations, tout en partageant leur passion avec, à la clé, de belles rencontres !

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