"Mon Chemin vers la Chasse…

À l'ère numérique, alors que chaque instant de nos vies est capturé en pixels et partagé en un clic, il est temps de replonger dans mes souvenirs qui ont façonné ma propre existence et m’ont conduit à devenir chasseur...

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Qui suis-je ?

Je me prénomme Geoffrey, âgé de 41 ans et père de 3 garçons, je suis en activité dans le domaine de la santé. Nous vivons dans un environnement bucolique aux portes de l’agglomération Lyonnaise.

Mon enfance au milieu des sapins…

Enfant, j'ai grandi dans le Haut-Jura au sein d'une famille qui prônait ardemment l'amour et le respect de l’humain et de la nature. Nos week-ends étaient rythmés au gré des saisons, ainsi ces randonnées en forêt, cueillette de champignons, pêche à la truite, baignades dans les rivières de montagne, journées de ski, observation des animaux, ont nourri mon amour pour dame Nature et m’ont sensibilisé à la conservation de l'environnement.

Mon entourage ne côtoyait pas le monde de la chasse. Nous croisions fréquemment le chemin de chasseurs en forêt, pour nous tout ceci était occulte, nous étions remplis d’aprioris « De gros 4x4 au cœur de la forêt, des personnages rustres habillés en tenue de camouflage, un fusil en main avec un bonjour sommes toutes très glacial ». Je reconnais qu’à l’époque, certaines « mauvaises rencontres » ne nous ont pas encouragées à faire un pas vers ce monde qui n’était pas le nôtre et étions plutôt opposés aux dérives constatées dans le monde de la chasse. Nous considérions celle-ci comme une pratique barbare, une transgression de l'éthique que nous avions si profondément ancrée.

Pourtant, au fil des années, ma relation avec la nature a évolué de manière inattendue. Mes parents, fervent opposant aux dérives de la chasse, m'ont toujours encouragé à explorer la faune et la flore, à apprendre à les comprendre. À l'adolescence, j'ai commencé à me passionner pour l’observation des animaux, étudiant avec fascination la chaîne alimentaire et les interactions entre les espèces.

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Une belle rencontre…

Mon tournant vers la chasse est arrivé à l’âge adulte.

Il a débuté lors d’échanges avec mon beau-père - chasseur passionné - qui avait à cœur de compter ses anecdotes aussi drôles que farfelues survenues lors de parties de chasse. Loin des stéréotypes brutaux que j'avais en tête, il me parlait de la chasse comme d'une tradition ancienne, intimement liée à la conservation de la nature. Il m'expliquait comment la régulation des populations animales pouvait être essentielle pour maintenir un équilibre dans les écosystèmes. Cet Homme me passionnait. C’était un Personnage comme on en croise peu, un épicurien, cuisinier, chasseur, amoureux de ses chiens, des animaux, vouant un profond respect de l’animal chassé en lui faisant honneur autour d’une bonne table.

Cette nouvelle perspective a semé une graine de réflexion en moi. J'ai commencé à creuser plus profondément, à lire sur la chasse durable et éthique. J'ai découvert que de nombreux chasseurs s'engageaient activement dans la préservation de l'habitat naturel et le financement de programmes de conservation. Leur passion pour la nature était sincère, et ils se voyaient comme des gardiens de la faune et de la flore. Je me projetais déjà à ses côtés afin de poursuivre mon « apprentissage » de la faune et de la flore, et je lui affirmais qu’un jour je passerais le permis de chasse afin de l’accompagner. Puis, il est parti des suites d’une maladie en laissant un grand vide, mais il m’avait transmis un véritable trésor : la passion pour la chasse.

Totalement néophyte et n’ayant jamais manipulé une arme, j’allais apprendre par cœur ce fameux livre « Permis de chasser » et je m’entrainais dans mon jardin à manipuler en sécurité une arme en plastique empruntée à mes enfants. Quelques mois après son départ me voilà le permis en poche, c’était un jeudi. Le jour suivant je m’activais à valider celui-ci, acheter un coffre, une arme et des cartouches. Le samedi je chassais la bécasse, invité par des amis. Six mois après j’accueillais la partenaire de toutes mes aventures « Sally » une Springer Spaniel. Je débutais alors un nouveau chapitre de ma vie : j’étais devenu « un chasseur ».

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Ma nouvelle vie…

J’avais découvert que la chasse est une somme de passions : la faune, la flore, les chiens, les bonnes tables, et j’étais désormais totalement convaincu du plaisir que celle-ci me procure ainsi que de son utilité. Je m’étais alors « trouvé », la chasse était ancrée en moi. Ma décision de devenir chasseur a été difficile à comprendre pour ma famille. On ne me l’interdit pas, mais on ne la cautionne pas. Les discussions sont souvent houleuses, mais j'ai essayé de leur faire comprendre que ma démarche n'était pas une trahison de nos valeurs, mais plutôt une évolution de ma relation avec la nature. Je me suis inscrit à de nombreuses formations de chasse, où j'ai appris les compétences nécessaires pour chasser de manière responsable et durable. Mes premières années de chasse ont été une expérience transformante. Armé de connaissances et de respect pour l'environnement, j'ai tiré ma première proie avec gratitude et humilité. La viande que j'ai ramenée ce jour-là n'était pas seulement un trophée, mais une source de connexion profonde avec la nature. Je tente désormais de véhiculer l’image de la chasse telle que je l’ai interprétée, telle que je la conçois, respectable, source de partage. Je tente désormais de partager cette passion avec mes proches en les invitant à m’accompagner afin de découvrir et d’observer toutes les merveilles de la nature. Je prends énormément de plaisir à leur faire goûter des plats ou terrines que je concocte, avec le gibier issu de la chasse. Leur délectation dans ces moments sonne en moi comme un pied de nez à toutes les remarques désobligeantes auxquelles j’ai été confronté.

La transmission...

Au fil des années, je continue de chasser, toujours dans le respect des lois et des saisons de chasse. J'œuvre activement pour promouvoir la chasse durable et éthique au sein de ma communauté. Mon engagement envers la préservation de la nature n'a jamais faibli, mais il s'est transformé en une passion pour laquelle je suis prêt à m'investir. Ainsi, mon parcours m'a conduit de la rébellion contre la chasse à la compréhension de son rôle crucial dans la conservation de la nature. Ma famille a finalement accepté ma décision, comprenant que mon engagement envers la préservation de l'environnement n'avait pas changé, mais avait évolué vers une forme d'activisme plus personnelle. De la révolte à la passion, mon chemin vers la chasse a été marqué par une profonde transformation de ma relation avec la nature, et je m'efforce chaque jour de concilier cette passion avec le respect et l'amour que j'ai toujours eu pour notre environnement.

Cette passion est bien plus profonde qu’elle n’y paraît. Notre passage sur cette terre est furtif, dans quelques dizaines d’années il ne restera que peu ou pas de traces de notre passage, c’est pourquoi l’une des valeurs qui m’anime est la transmission. Mes enfants seront peut-être un jour chasseur, ils seront peut être simplement observateurs ou même anti-chasse. Je m’efforce simplement chaque jour de leur partager mes connaissances, mes découvertes, mon amour de la Nature… qu’ils aient conscience des trésors qui nous entourent. Et dans quelques dizaines d’années lors d’un repas de famille ils se remémoreront nos anecdotes de chasse, d’observation d’animaux ou encore de festins autour d’une belle table alors mon passage sur cette terre n’aura pas été vain, j’aurai transmis des valeurs qui perdureront.

C’est ça la chasse, c’est ça ma chasse…

Geoffrey "

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